Apportez-moi des fraises pour que je puisse le demander en mariage. Je lui avais dit y a des années alors que nous nous connaissions depuis quelques mois que si nous nous retrouvions, cela serait pour nous marier. J’ai toujours été comme ça, le tiède m’ennuie. Bien sûr j’avais été obligée de m’adapter à la tiédeur de l’époque, ramolli par le confort et la latitude de notre pays.
Alors, quand je sus que l’heure du rendez-vous de nos retrouvailles se rapprochait, je descendis chez cet homme qui vendait un peu de tout jour et nuit, je lui dis cette phrase à consonance poétique. Vingt ans de prison, il les méritait : ma main et ces fruits.
En atelier, 24 février 2020